Thérapies physiques en cas d’arthrite – nécessaires et utiles?
Auteur:
Pr Dr méd. Stefan Bachmann
Ärztlicher Direktor muskuloskelettale Rehabilitation
Kliniken Valens
Vielen Dank für Ihr Interesse!
Einige Inhalte sind aufgrund rechtlicher Bestimmungen nur für registrierte Nutzer bzw. medizinisches Fachpersonal zugänglich.
Sie sind bereits registriert?
Loggen Sie sich mit Ihrem Universimed-Benutzerkonto ein:
Sie sind noch nicht registriert?
Registrieren Sie sich jetzt kostenlos auf universimed.com und erhalten Sie Zugang zu allen Artikeln, bewerten Sie Inhalte und speichern Sie interessante Beiträge in Ihrem persönlichen Bereich
zum späteren Lesen. Ihre Registrierung ist für alle Unversimed-Portale gültig. (inkl. allgemeineplus.at & med-Diplom.at)
Le traitement des maladies articulaires rhumatismales inflammatoires a profondément évolué au cours des deux dernières décennies grâce à l’introduction de médicaments innovants: inhibiteurs du TNF-α, bloqueurs d’interleukine (produits biologiques) ou encore inhibiteurs de Janus kinase (JAKi).1–3 Dans ce contexte, la question se pose de savoir quelle place occupent encore les mesures physiothérapeutiques et physiques dans la prise en charge moderne des arthrites.
Keypoints
-
Les produits biologiques modernes et les thérapies ciblées ont transformé durablement le traitement des maladies rhumatismales inflammatoires.
-
Même en cas de rémission ou de faible activité de la maladie, une proportion significative de patient·es continue à souffrir de douleurs et de limitations fonctionnelles importantes.
-
Selon les recommandations internationales, les mesures physiothérapeutiques et physiques demeurent indispensables, même à l’ère des pharmacothérapies hautement efficaces.
-
La proportion des personnes concernées bénéficiant de programmes de réadaptation reste pourtant faible, malgré des indications claires.
-
La physiothérapie et les traitements physiques constituent toujours un pilier essentiel des soins globaux. Les médecins généralistes et les rhumatologues devraient les prescrire de manière ciblée, en complément de la pharmacothérapie.
-
Seule la combinaison de mesures pharmacologiques et non pharmacologiques permet de réduire efficacement et durablement la charge de la maladie pour les personnes concernées.
Avec la disponibilité de traitements de base modernes, la rémission complète d’une arthrite – notamment de la polyarthrite rhumatoïde – est devenue un objectif thérapeutique réalisable, tant sur le plan clinique que biologique. Le concept Treat-to-Target (T2T) s’est imposé, reposant sur un pilotage thérapeutique ciblé et défini dans le temps. Celui-ci consiste à obtenir, dans les six mois suivant l’apparition de la maladie, soit un état de faible activité (score d’activité DAS28 entre 2,6 et 3,2), soit une rémission (DAS28 <2,6). Parallèlement, les glucocorticoïdes, souvent administrés auparavant à fortes doses, devraient être réduits à ≤7,5mg/j d’équivalent prednisone sur la même période.2
Un autre objectif thérapeutique central est la prévention des destructions osseuses articulaires. Comme celles-ci apparaissent radiologiquement chez jusqu’à 75% des personnes atteintes dans les trois premières années après le début de la maladie, l’instauration d’un traitement modificateur de la maladie doit avoir lieu le plus tôt possible, idéalement dans les trois à six mois suivant le diagnostic.2
Dès le début des années 2000, de nombreuses études ont montré qu’un réponse ACR-70 pouvait être obtenue en un an chez environ 30 à 40% des patient·es traité·es par des médicaments biologiques modernes4,5 – soit une amélioration de 70% des symptômes. Une faible activité de la maladie ou une rémission est atteinte chez environ un quart des personnes atteintes.6 Un titre élevé d’anticorps anti-CCP est prédictif positif de rémission, tandis que l’âge avancé, le sexe féminin, l’obésité, un mauvais état fonctionnel initial et un DAS28 élevé sont associés négativement à l’obtention d’une rémission.7
Selon les données de la documentation de base des centres régionaux coopératifs de rhumatologie8, le taux de rémission est passé de 32% en 2010 à près de 50% en 2023. La réduction de l’activité inflammatoire s’accompagne également d’une normalisation de la capacité fonctionnelle physique: sous infliximab, près de 50% des patient·es ont rapporté un rétablissement complet de leurs capacités fonctionnelles quotidiennes, et 25% supplémentaires seulement de légères limitations.9
Cette amélioration se reflète aussi dans les paramètres professionnels: dans les neuf mois suivant le début du traitement, 40% des patient·es ont signalé une réduction notable de leur handicap au travail. Parallèlement, la restriction de participation a diminué et le nombre de personnes totalement inaptes au travail a été divisé par deux.10
Des troubles persistants malgré la rémission – le revers de la médaille
Malgré les succès documentés des pharmacothérapies modernes, environ 15% des patient·es continuent à rapporter de douleurs intenses et un tiers des douleurs modérées. Ces chiffres ont peu évolué entre 2010 et 2024.8 La proportion de personnes atteintes de limitations fonctionnelles (15–20%) ou des déficits fonctionnels sévères (environ 20%) est restée stable. Le nombre moyen de jours d’incapacité de travail stagne à environ 35 jours par an pendant la période considérée.8
Selon la documentation de base des centres régionaux coopératifs de rhumatologie, on constate que, malgré les limitations fonctionnelles persistantes, seuls 30% des personnes concernées ont bénéficié d’une physiothérapie ambulatoire en 2023. L’ergothérapie n’a été prescrite que dans 8% des cas, et seulement 4% ont participé à un programme d’entraînement fonctionnel ciblé. Le déficit de soins est particulièrement marqué chez les patients masculins avec limitations sévères: seulement 40% ont eu accès à un suivi physiothérapeutique.8,11
Recommandations des sociétés savantes
Les directives internationales – en particulier celles de l’EULAR – rappellent que, malgré la pharmacothérapie moderne, les mesures non médicamenteuses conservent une importance majeure dans la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde. La thérapie par le mouvement et l’ergothérapie pour la réduction de la douleur, l’amélioration fonctionnelle et de la qualité de vie – bénéficient d’un niveau de preuve 1a et d’une recommandation de grade A. Elles sont également reconnues pour leur impact positif sur la capacité de travail et la réduction des absences pour cause de maladie.12–14
Importance des mesures physiothérapeutiques et physiques
Compte tenu du fait que 25 à 30% des patient·es conservent des limitations fonctionnelles malgré un traitement optimal, et que les mesures non médicamenteuses restent sous-utilisées, la physiothérapie et la thérapie physique demeurent des composantes indispensables de la prise en charge.
Quelles interventions sont validées par des données probantes?
Selon de revues récentes15–18 et une étude parue en 2023 dans Rheumatology19, l’entraînement d’endurance, la physiothérapie mobilisant les articulations et l’ergothérapie sont des intervention validées dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde. La musculation et la perte de poids s’avèrent également très efficaces.20 Chez les personnes en activité professionnelle qui présentent des limitations sur le lieu de travail, les interventions adaptées au travail sont particulièrement bénéfiques.
Tab. 1: Mesures physiques et physiothérapeutiques en cas de polyarthrite rhumatoïde (adapté et complété d’après Küçükdeveci AA 2019 et Lange U & Rehart S 2013)17, 22
Même dans le cas d’arthrite active, des mesures physiothérapeutiques passives ou actives peuvent être utilisées sans impact négatif sur l’évolution de la maladie. La réduction de l’inflammation par des attelles de positionnement, le maintien de la mobilité par mobilisation active et passive, ainsi que des techniques manuelles (drainage lymphatique, thérapies des tissus mous) sont des pratiques établies.21,22
À mesure que l’activité inflammatoire diminue, les techniques passives doivent progressivement céder la place à un entraînement structuré, orienté sur la fonction. L’objectif est de restaurer la capacité fonctionnelle et de renforcer l’autonomie. Un entraînement musculaire progressif – débutant par des exercices contre la pesanteur ou avec bandes élastiques, puis sur appareils – favorise le renforcement musculaire et améliore ainsi la résistance physique générale.
La Figure 1 illustre, sur la base des recommandations de traitement actuelles de l’EULAR pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde2, des indications et une aide pour l’intégration des mesures physiques et physiothérapeutiques tout au long du parcours thérapeutique recommandé. Le Tableau 1 résume les indications et les modalités thérapeutiques.
Fig. 1: Algorithme thérapeutique de la polyarthrite rhumatoïde: médicamenteux (selon Smolen JS et al. 2023)2 et physique/physiothérapeutique
Littérature:
1 Burmester GR et al.: Nat Rev Rheumatol 2017; 13: 443-8 2 Smolen JS et al.: Ann Rheum Dis 2023; 82: 3-18 3 Castro CTD et al.: Front Pharmacol 2022; 13: 927179 4 Weisman MH et al.: Clin Ther 2003; 25: 1700-21 5 Takeuchi T et al.: Rheumatol 2011; 50: 1908-15 6 Singh JA et al.: Cochrane Database Syst Rev 2016; 11: CD012437 7Khader Y et al.: Clin Rheumatol 2022; 41: 3615-27 8 Thiele K et al.: Kerndokumentation der regionalen kooperativen Rheumazentren – Versorgungstrends 2025. https://refubium.fu-berlin.de/handle/fub188/46502 ; zuletzt aufgerufen am 14.8.2025 9 Nagasawa H et al.: Clin Exp Rheumatol 2010; 28: 365-72 10 Radner H, Aletaha D: Wien Med Wochenschr 2015; 165: 3-9 11 Albrecht K et al.: Z Rheumatol 2022; 81: 360-8 12 Combe B et al.: Ann Rheum Dis 2017; 76: 948-59 13 Boonen A et al.: Ann Rheum Dis 2023; 82: 57-64 14Gwinnutt JM et al.: Ann Rheum Dis 2023; 82: 48-56 15 Rausch Osthoff AK et al.: RMD Open 2018; 4: e000713 16 Santos EJF et al.: JBI Database System Rev Implement Rep 2019; 17: 1494-531 17 Küçükdeveci AA: Best Pract Res Clin Rheumatol 2019; 33: 101482 18 Majnik J et al.: Front Med 2022; 9: 991677 19 Conley B et al.: Clin Rheumatol 2023; 42: 2267-78 20 Hernández-Hernández MV, Díaz-González F: Reumatol Clín 2017; 13: 214-20 21 Lange U, Rehart S: Orthopädie 2018; 47: 928-34 22 Lange U, Rehart S: Orthopäde 2013; 42: 813-21
Das könnte Sie auch interessieren:
Traitement des nodules thyroïdiens symptomatiques
La prévalence des nodules thyroïdiens est élevée dans le monde entier. Une méta-analyse a également montré que leur prévalence avait augmenté.1 Quels nodules thyroïdiens nécessitent un ...
Cancer du rein – stratégies actuelles et perspectives thérapeutiques futures
Les carcinomes rénaux non à cellules claires (non-ccRCC) sont pris en charge selon les mêmes standards que les carcinomes rénaux à cellules claires (ccRCC), mais les résultats ...
Chutes chez les personnes âgées: elles sont d’issue potentiellement fatale, mais aussi évitables
Les chutes chez les personnes âgées sont fréquentes et peuvent avoir de graves conséquences, mais elles ne sont souvent pas signalées par les personnes concernées en raison d’un ...