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Anaphylaxie

Personne n’est à l’abri – causes et objectifs du traitement

<p class="article-intro">L’anaphylaxie est une réaction générale sévère, potentiellement mortelle, qui se produit peu de temps après un contact avec un antigène et se manifeste au niveau cutané, respiratoire, gastro-intestinal et/ou cardiovasculaire.</p> <p class="article-content"><div id="keypoints"> <h2>Keypoints</h2> <ul> <li>L&rsquo;anaphylaxie est une r&eacute;action g&eacute;n&eacute;rale s&eacute;v&egrave;re qui survient g&eacute;n&eacute;ralement de mani&egrave;re inattendue et peut, en l&rsquo;absence de traitement, entra&icirc;ner la mort.</li> <li>Les principales causes d&rsquo;anaphylaxie chez l&rsquo;adulte sont les m&eacute;dicaments et les piq&ucirc;res d&rsquo;hym&eacute;nopt&egrave;res (abeille, gu&ecirc;pe), chez l&rsquo;enfant ce sont les aliments (arachides, lait et oeuf de poule).</li> <li>Le diagnostic de l&rsquo;anaphylaxie est &eacute;tabli sur la base du tableau clinique. La peau/les muqueuses, les voies respiratoires, le tractus gastro-intestinal et le syst&egrave;me circulatoire peuvent &ecirc;tre concern&eacute;s. Si deux ou plusieurs syst&egrave;mes d&rsquo;organes sont touch&eacute;s, le diagnostic ne fait aucun doute.</li> <li>Le m&eacute;dicament le plus important et le plus efficace en cas d&rsquo;anaphylaxie est l&rsquo;adr&eacute;naline. Il n&rsquo;y a pas de contre-indication &agrave; l&rsquo;usage de l&rsquo;adr&eacute;naline en cas de r&eacute;action allergique s&eacute;v&egrave;re.</li> <li>Apr&egrave;s toute anaphylaxie, chaque personne affect&eacute;e doit faire l&rsquo;objet d&rsquo;un examen allergologique afin d&rsquo;en d&eacute;terminer la cause et de la pr&eacute;venir.</li> </ul> </div> <p>Quelle que soit la sp&eacute;cialit&eacute;, tout m&eacute;decin, dans le contexte professionnel ou priv&eacute;, peut &ecirc;tre confront&eacute; &agrave; une urgence allergique. M&ecirc;me vous, vous n&rsquo;&ecirc;tes pas &agrave; l&rsquo;abri d&rsquo;une anaphylaxie, m&ecirc;me si vous vous sentez en forme et en bonne sant&eacute;. Imaginez la situation: vous pr&eacute;parez un barbecue dans le jardin et, par hasard, vous &ecirc;tes piqu&eacute; au niveau de la nuque par un insecte. Peu de temps apr&egrave;s, vous ressentez une sensation d&rsquo;inconfort et une d&eacute;mangeaison progressive se fait sentir dans la paume de vos mains. Vous avez la sensation d&rsquo;avoir une boule dans la gorge, la salivation augmente, une sensation de pression thoracique et une faiblesse g&eacute;n&eacute;rale vous envahissent et ... vous vous r&eacute;veillez dans une ambulance. La m&ecirc;me chose peut se produire chez une personne qui prend un antidouleur pour des maux de t&ecirc;te alors qu&rsquo;elle se rend dans une destination de vacances et qui ne se retrouve finalement pas &agrave; l&rsquo;h&ocirc;tel. L&rsquo;anaphylaxie est une r&eacute;action potentiellement mortelle, souvent d&rsquo;origine iatrog&egrave;ne. Mais vous devez reconnaitre un &eacute;v&eacute;nement allergique aigu, solliciter de l&rsquo;aide et entamer un traitement si possible sans d&eacute;lai.</p> <p>&laquo;Je serai tout &agrave; fait en mesure de diagnostiquer une r&eacute;action allergique&raquo;, r&eacute;pondra la majorit&eacute; des personnes titulaires d&rsquo;une formation m&eacute;dicale. Malheureusement, la situation est souvent mal jug&eacute;e, de sorte que m&ecirc;me le m&eacute;dicament le plus efficace, l&rsquo;adr&eacute;naline, est utilis&eacute; avec beaucoup de parcimonie.<sup>1, 2</sup> Certes, l&rsquo;exp&eacute;rience individuelle et la connaissance des processus allergiques tiennent une place dans la d&eacute;cision de traitement. Toutefois, cela n&rsquo;explique pas le fait que, lors d&rsquo;&eacute;v&eacute;nements anaphylactiques, l&rsquo;adr&eacute;naline n&rsquo;est utilis&eacute;e comme traitement que dans environ 30 % des cas.<sup>2</sup> L&rsquo;adr&eacute;naline est promue dans les directives nationales et internationales comme le m&eacute;dicament de choix en cas d&rsquo;anaphylaxie.<sup>3&ndash;5</sup></p> <h2>Pr&eacute;valence et facteurs d&eacute;clenchants</h2> <p>D&rsquo;apr&egrave;s les publications m&eacute;dicales, l&rsquo;anaphylaxie a augment&eacute; dans le monde entier ces derni&egrave;res ann&eacute;es, mais il n&rsquo;existe pas de donn&eacute;es fiables.<sup>6, 7</sup> Les motifs sont sans doute multiples. D&rsquo;une part, par exemple, le terme &laquo;anaphylaxie&raquo; est utilis&eacute; diff&eacute;remment m&ecirc;me au sein m&ecirc;me de soci&eacute;t&eacute;s m&eacute;dicales et de pays, et d&rsquo;autre part, les &eacute;v&eacute;nements anaphylactiques sont plus souvent d&eacute;tect&eacute;s et signal&eacute;s sur le plan clinique. Il ne fait aucun doute que les &eacute;v&eacute;nements iatrog&egrave;nes sont en augmentation (par exemple en relation avec les agents de contraste TDM/IRM, les immunoth&eacute;rapies, les relaxants musculaires).<sup>8</sup> L&rsquo;&acirc;ge est un facteur de risque ind&eacute;pendant de survenance de r&eacute;actions allergiques s&eacute;v&egrave;res. Les principales causes d&rsquo;anaphylaxie chez l&rsquo;adulte sont les m&eacute;dicaments (anti-inflammatoires non st&eacute;ro&iuml;diens, antibiotiques) et les piq&ucirc;res d&rsquo;hym&eacute;nopt&egrave;res (piq&ucirc;res d&rsquo;abeilles ou de gu&ecirc;pes), chez l&rsquo;enfant, ce sont les aliments (Tab. 1).<sup>8&ndash;11</sup> L&rsquo;incidence de l&rsquo;anaphylaxie au cours de la vie est estim&eacute;e entre 0,05 et 2 % .<sup>12</sup> Heureusement, les d&eacute;c&egrave;s sont rares, le taux de mortalit&eacute; apr&egrave;s anaphylaxie est estim&eacute; &agrave; 0,33&ndash;0,64/1 mio. d&rsquo;habitants/an.<sup>11, 12</sup> Des chiffres exacts pour la Suisse font d&eacute;faut. Les seules statistiques fiables concernent probablement les d&eacute;c&egrave;s suite &agrave; des piq&ucirc;res d&rsquo;insectes: entre 1961 et 2017, 169 personnes sont d&eacute;c&eacute;d&eacute;es en Suisse des suites d&rsquo;une piq&ucirc;re d&rsquo;abeille ou de gu&ecirc;pe.<sup>13</sup> &Agrave; noter que l&rsquo;anaphylaxie peut &eacute;galement se produire en m&eacute;decine compl&eacute;mentaire, que ce soit en hom&eacute;opathie ou en phytoth&eacute;rapie.<sup>14</sup></p> <p><img src="/custom/img/files/files_datafiles_data_Zeitungen_2020_Leading Opinions_Innere (FR)_2001_Weblinks_lo_innere_fr_s24_tab1_ref_helbling_anaphylaxie.jpg" alt="" width="250" height="216" /></p> <h2>Interaction multifactorielle</h2> <p>Ces derni&egrave;res ann&eacute;es, l&rsquo;accent a &eacute;t&eacute; mis de plus en plus sur l&rsquo;interaction de cofacteurs d&eacute;clenchant ou intensifiant des r&eacute;actions allergiques s&eacute;v&egrave;res.<sup>15</sup> Les infections (non per&ccedil;ues, virales), les efforts physiques (y compris l&rsquo;activit&eacute; sexuelle), la prise d&rsquo;anti-inflammatoires non st&eacute;ro&iuml;diens, les boissons alcoolis&eacute;es, les aliments &eacute;pic&eacute;s, les &eacute;motions fortes, le stress ou des combinaisons de ces facteurs constituent des cofacteurs possibles d&rsquo;anaphylaxie. L&rsquo;anaphylaxie provoqu&eacute;e par l&rsquo;effort, qui a &eacute;t&eacute; d&eacute;crite dans les ann&eacute;es 1980, est un cas particulier, une r&eacute;f&eacute;rence &agrave; l&rsquo;absorption ant&eacute;rieure de denr&eacute;es alimentaires ayant &eacute;t&eacute; d&eacute;crite &agrave; plusieurs reprises (&laquo;food-dependent exercise-induced anaphylaxis&raquo; [FD-EIA]).<sup>16</sup> Elle est fr&eacute;quemment d&eacute;clench&eacute;e par la consommation ant&eacute;rieure de produits contenant du bl&eacute;. L&rsquo;allerg&egrave;ne qui est &agrave; son origine est la prot&eacute;ine de bl&eacute; Tri a19 (om&eacute;ga-5 gliadine).<sup>5, 16, 17</sup></p> <h2>&Eacute;volution et sympt&ocirc;mes</h2> <p>Le diagnostic de l&rsquo;anaphylaxie se fonde sur le tableau clinique. Il est &eacute;tabli sur la base de sympt&ocirc;mes rapides et objectivables lorsque deux ou plusieurs syst&egrave;mes d&rsquo;organes sont impliqu&eacute;s (Tab. 2). Il n&rsquo;y a pas anaphylaxie en cas d&rsquo;urticaire aigu&euml; ou de bronchospasme aigu sans autres signes cliniques. Que le pathom&eacute;canisme soit IgE m&eacute;di&eacute; ou non, la r&eacute;action se produit g&eacute;n&eacute;ralement peu de temps apr&egrave;s le contact avec l&rsquo;antig&egrave;ne. Apr&egrave;s une exposition parent&eacute;rale, p. ex. apr&egrave;s l&rsquo;administration d&rsquo;antibiotiques par voie intraveineuse ou apr&egrave;s une piq&ucirc;re d&rsquo;hym&eacute;nopt&egrave;re, les premiers signes anaphylactiques apparaissent g&eacute;n&eacute;ralement en l&rsquo;espace de quelques minutes. En revanche, des allergies alimentaires s&eacute;v&egrave;res peuvent parfois se manifester une heure seulement apr&egrave;s la consommation, rarement m&ecirc;me plus tard, comme apr&egrave;s avoir mang&eacute; de la viande. Dans ces cas, la r&eacute;action allergique est g&eacute;n&eacute;ralement d&eacute;clench&eacute;e par un glucide, le galactosealpha-1,3-galactose (alpha-gal), que l&rsquo;on trouve dans la viande des mammif&egrave;resmais pas dans le poisson et la volaille.<sup>18</sup></p> <p><img src="/custom/img/files/files_datafiles_data_Zeitungen_2020_Leading Opinions_Innere (FR)_2001_Weblinks_lo_innere_fr_s25_tab2_ref_helbling_anaphylaxie.jpg" alt="" width="850" height="378" /></p> <p>Le plus souvent, la peau et les muqueuses sont impliqu&eacute;es dans l&rsquo;anaphylaxie. Tr&egrave;s souvent, la r&eacute;action, g&eacute;n&eacute;ralement bas&eacute;e sur une activation aigu&euml; des mastocytes et des basophiles, commence par un prurit palmaire (et plantaire), qui se propage souvent rapidement &agrave; tout l&rsquo;organisme. Fr&eacute;quemment, les d&eacute;mangeaisons sont &eacute;galement localis&eacute;es dans les r&eacute;gions du corps pileuses. Selon l&rsquo;allerg&egrave;ne, les circonstances et les ant&eacute;c&eacute;dents, le syst&egrave;me cardiovasculaire ou les voies respiratoires peuvent &eacute;galement &ecirc;tre affect&eacute;s. Il est impossible de pr&eacute;dire si la r&eacute;action s&rsquo;arr&ecirc;tera spontan&eacute;ment ou si des troubles cardio-respiratoires se produiront &eacute;galement. Notamment chez les personnes atteintes de mastocytose<sup>19</sup> &ndash; mais &eacute;galement en cas d&rsquo;administration de m&eacute;dicaments par voie intraveineuse &ndash; un choc circulatoire peut se produire sans aucun sympt&ocirc;me cutan&eacute; ou pulmonaire.<br /> La d&eacute;termination de la tryptase dans le s&eacute;rum permet de v&eacute;rifier une activation des mastocytes. Quel que soit le traitement appliqu&eacute;, le pr&eacute;l&egrave;vement sanguin doit &ecirc;tre effectu&eacute; de pr&eacute;f&eacute;rence 1 &agrave; 4 heures apr&egrave;s l&rsquo;apparition d&rsquo;une r&eacute;action g&eacute;n&eacute;rale s&eacute;v&egrave;re sugg&eacute;rant une allergie.<sup>20</sup> Pour pouvoir &eacute;valuer une activation des mastocytes, une deuxi&egrave;me mesure est n&eacute;cessaire; elle doit &ecirc;tre effectu&eacute;e au plus t&ocirc;t un jour apr&egrave;s l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement d&eacute;clenchant. Cependant, une valeur &laquo;normale&raquo; de la tryptase au stade aigu n&rsquo;exclut pas une anaphylaxie.</p> <h2>Recommandation de traitement: le m&eacute;dicament de choix est l&rsquo;adr&eacute;naline</h2> <p>Le principe de traitement des r&eacute;actions allergiques est uniforme quel que soit l&rsquo;&acirc;ge, le facteur d&eacute;clenchant ou le stade clinique. Selon les recommandations de la plupart des lignes directrices, l&rsquo;adr&eacute;naline est consid&eacute;r&eacute;e, en cas d&rsquo;anaphylaxie &ndash; et en cas de r&eacute;action allergique g&eacute;n&eacute;rale plus s&eacute;v&egrave;re! &ndash; comme le m&eacute;dicament de choix.<sup>2&ndash;5, 21</sup> Il n&rsquo;y a pas de contre-indication &agrave; l&rsquo;adr&eacute;naline en cas de r&eacute;action allergique s&eacute;v&egrave;re. L&rsquo;adr&eacute;naline est du reste le seul m&eacute;dicament qui raccourcit la dur&eacute;e d&rsquo;hospitalisation et r&eacute;duit le taux de mortalit&eacute; en cas d&rsquo;anaphylaxie.<sup>22</sup><br /> L&rsquo;adr&eacute;naline doit &ecirc;tre administr&eacute;e d&egrave;s que possible, par voie intramusculaire et non par voie sous-cutan&eacute;e. L&rsquo;emplacement le plus appropri&eacute; pour une administration intramusculaire en cabinet ou sur le &laquo;terrain &raquo; est la zone ant&eacute;rolat&eacute;rale de la cuisse. La r&egrave;gle empirique pour la posologie de l&rsquo;adr&eacute;naline est de 0,1 mg par 10 kg de poids corporel. Si aucun effet th&eacute;rapeutique n&rsquo;est visible apr&egrave;s 3 &agrave; 5 minutes, l&rsquo;adr&eacute;naline doit &ecirc;tre &agrave; nouveau appliqu&eacute;e par voie intramusculaire. La cause pr&eacute;sum&eacute;e de l&rsquo;anaphylaxie doit toujours &ecirc;tre &eacute;limin&eacute;e (p. ex. interruption d&rsquo;une administration de m&eacute;dicaments).<br /> &Eacute;tant donn&eacute; que la perte de liquide dans le tissu peut &ecirc;tre massive en peu de temps &ndash; jusqu&rsquo;&agrave; 35 % du volume intravasculaire &ndash; un acc&egrave;s veineux doit &ecirc;tre pos&eacute; le plus rapidement possible afin de remplacer un volume suffisant (50&ndash;100 ml/10 kg dans les 5&ndash;10 premi&egrave;res minutes).<sup>21</sup> Peu importe toutefois que l&rsquo;on utilise des collo&iuml;des ou des solutions &eacute;lectrolytiques (Tab. 3). Si l&rsquo;adr&eacute;naline est administr&eacute;e par voie intraveineuse, il convient de veiller &agrave; une dilution appropri&eacute;e (au moins 1:10 avec NaCl 0,9 % , id&eacute;alement 1:100) et de l&rsquo;injecter lentement &ndash; si possible avec surveillance par ECG.<sup>3&ndash;5, 21</sup> Dans le cas de r&eacute;actions allergiques s&eacute;v&egrave;res avec bronchospasme ou stridor aigu, de l&rsquo;adr&eacute;naline pure 1 mg/ml (jusqu&rsquo;&agrave; 5 ampoules) est administr&eacute;e dans quelques centres d&rsquo;urgence au moyen d&rsquo;un inhalateur.<sup>3 ,21</sup> Dans le cas de troubles asthmatiques ou de bronchospasmes aigus sans implication cardiovasculaire ou muqueuse, un mim&eacute;tique &beta;2 peut &ecirc;tre administr&eacute; par n&eacute;bulisation ou par chambre d&rsquo;inhalation. Il est important que la dose choisie soit suffisamment &eacute;lev&eacute;e et que l&rsquo;administration soit r&eacute;p&eacute;t&eacute;e jusqu&rsquo;&agrave; la r&eacute;ponse clinique.</p> <h2>Autres mesures de traitement</h2> <p>Il n&rsquo;existe pas d&rsquo;&eacute;tudes contr&ocirc;l&eacute;es disponibles pour les antihistaminiques ou les corticost&eacute;ro&iuml;des qui prouvent leur efficacit&eacute; dans l&rsquo;anaphylaxie.<sup>5, 21</sup> Lorsqu&rsquo;une perfusion est en cours, un antihistaminique doit &ecirc;tre administr&eacute; par voie intraveineuse (Tab. 3). Il est recommand&eacute; d&rsquo;injecter 2 mg/2 ml de cl&eacute;mastine, non pas en bolus, mais lentement, pendant 2 &agrave; 3 minutes. La raison en est que compte tenu de l&rsquo;effet pharmacologique outre la s&eacute;dation, une baisse de la pression art&eacute;rielle est souvent induite. On suppose qu&rsquo;il y a l&agrave; une allergie prolong&eacute;e ou une allergie &agrave; la cl&eacute;mastine. Bien qu&rsquo;ils soient utilis&eacute;s dans de nombreux endroits et &agrave; de nombreuses reprises, les corticost&eacute;ro&iuml;des ne sont pas des m&eacute;dicaments de premi&egrave;re urgence pour l&rsquo;anaphylaxie. M&ecirc;me administr&eacute;s par voie intraveineuse, les corticost&eacute;ro&iuml;des ne d&eacute;ploient une certaine efficacit&eacute; qu&rsquo;au bout d&rsquo;une heure environ. Cependant, les corticost&eacute;ro&iuml;des doivent &ecirc;tre administr&eacute;s aux patients souffrant d&rsquo;asthme, de maladies pulmonaires et &eacute;galement &agrave; ceux qui souffrent d&rsquo;angio-oed&egrave;me (p. ex. oed&egrave;me de Quincke). Des anaphylaxies biphasiques ou diff&eacute;r&eacute;es peuvent survenir &agrave; l&rsquo;occasion, mais elles sont souvent le r&eacute;sultat d&rsquo;un traitement primaire inad&eacute;quat.<sup>21</sup> Tous les patients ne doivent pas &ecirc;tre surveill&eacute;s pendant 24 heures. S&rsquo;il se sent bien et que les sympt&ocirc;mes r&eacute;gressent clairement, le patient peut &ecirc;tre lib&eacute;r&eacute;.</p> <p><img src="/custom/img/files/files_datafiles_data_Zeitungen_2020_Leading Opinions_Innere (FR)_2001_Weblinks_lo_innere_fr_s26_tab3_ref_helbling_anaphylaxie.jpg" alt="" width="525" height="419" /></p> <h2>Clarification et posttraitement</h2> <p>Chaque patient doit &ecirc;tre soumis &agrave; une &eacute;valuation allergologique apr&egrave;s une r&eacute;action allergique g&eacute;n&eacute;rale; apr&egrave;s une anaphylaxie, c&rsquo;est l&agrave; une exigence absolue.<sup>11, 21</sup> Il en va de m&ecirc;me pour les &eacute;v&eacute;nements p&eacute;riop&eacute;ratoires, intraop&eacute;ratoires et postop&eacute;ratoires. C&rsquo;est la seule fa&ccedil;on de r&eacute;duire le risque d&rsquo;une nouvelle r&eacute;action allergique g&eacute;n&eacute;rale. Dans certains cas, comme l&rsquo;allergie aux toxines d&rsquo;hym&eacute;nopt&egrave;re, une immunoth&eacute;rapie sp&eacute;cifique peut &ecirc;tre mise en place; cette proc&eacute;dure s&rsquo;est av&eacute;r&eacute;e offrir une protection &eacute;lev&eacute;e et durable en cas de r&eacute;exposition.<sup>23</sup> Le moment optimal pour une &eacute;valuation allergologique avec tests cutan&eacute;s et/ou d&eacute;termination des anticorps IgE sp&eacute;cifiques &agrave; l&rsquo;allerg&egrave;ne apr&egrave;s une r&eacute;action allergique grave n&rsquo;est pas clairement d&eacute;fini. Toutefois, un examen doit &ecirc;tre effectu&eacute; de pr&eacute;f&eacute;rence dans les six mois suivant un &eacute;v&eacute;nement aigu, en particulier dans le cas d&rsquo;allergies aux m&eacute;dicaments.</p> <p><strong>Kit d&rsquo;urgence</strong><br /> Apr&egrave;s une r&eacute;action allergique s&eacute;v&egrave;re, le patient doit recevoir un kit de m&eacute;dicaments d&rsquo;urgence.<sup>3&ndash;5, 21</sup> Cet ensemble se compose d&rsquo;un antihistaminique (p. ex. 2 compr. de l&eacute;voc&eacute;tirizine) associ&eacute; &agrave; un corticost&eacute;ro&iuml;de (p. ex. prednisolone 2 compr. de 50 mg). Au lieu de comprim&eacute;s, en particulier chez les jeunes enfants, des antihistaminiques peuvent &ecirc;tre administr&eacute;s sous forme de gouttes (p. ex. gouttes de c&eacute;tirizine 0,25 mg/kg) ou de sirop (p. ex. desloratidine 1,25&ndash;2,5 mg) ainsi que des comprim&eacute;s de &laquo;cortisone&raquo; hydrosolubles (p. ex. betn&eacute;sol 0,2&ndash;0,5 mg/kg). En cas d&rsquo;anaphylaxie, un auto-injecteur d&rsquo;adr&eacute;naline doit toujours &ecirc;tre prescrit ou remis au patient. Cependant, la prescription seule ne suffit pas. Chaque patient doit recevoir un plan de traitement et des instructions sur l&rsquo;utilisation correcte de l&rsquo;auto-injecteur d&rsquo;adr&eacute;naline. Des programmes de formation structur&eacute;s pour am&eacute;liorer la gestion de l&rsquo;anaphylaxie et la disponibilit&eacute; des auto-injecteurs d&rsquo;adr&eacute;naline sont &eacute;galement n&eacute;cessaires. En Suisse, les formations &agrave; l&rsquo;anaphylaxie pour les patients, les parents, les enseignants ou d&rsquo;autres professions sont assur&eacute;es par l&rsquo;aha! Centre d&rsquo;Allergie Suisse (www.aha.ch).</p></p> <p class="article-footer"> <a class="literatur" data-toggle="collapse" href="#collapseLiteratur" aria-expanded="false" aria-controls="collapseLiteratur" >Literatur</a> <div class="collapse" id="collapseLiteratur"> <p><strong>1</strong> Alvarez-Perea A et al.: J Investig Allergol Clin Immunol 2015; 25: 288-94 <strong>2</strong> Worm M et al.: Allergo J Int 2017; 26: 295-30 <strong>3</strong> Helbling A et al.: Schweiz Med Forum 2011; 11: 206-12 <strong>4</strong> Simons FER et al.: World Allergy Organ J 2015; 8: 32 <strong>5</strong> Ring J et al.: Allergo J Int 2014; 23: 36-52 <strong>6</strong> Tejedor- Alonso MA et al.: J Investig Allergol Clin Immunol 2015; 25:163-75 <strong>7</strong> Worm M et al.: Allergy 2012; 67: 691-8 <strong>8</strong> Turner et al.: J Allergy Clin Immunol 2015; 135: 956-63. e1 <strong>9</strong> Scherer K et al.: Schweiz Med Forum 2011; 11: 430-3 <strong>10</strong> Worm M et al.: Allergo J Int 2015: 24: 256-93 <strong>11</strong> Helbling A et al.: Clin Exp Allergy 2004; 34: 285-90 <strong>12</strong> Motosue MS et al.: Ann Allergy Asthma Immunol 2017; 119: 356- 61 <strong>13</strong> Communication personnelle : Erwin K. W&uuml;est, DFI, Office f&eacute;d&eacute;ral de la statistique OFS, Section Sant&eacute;, Service d&rsquo;information, Neuch&acirc;tel <strong>14</strong> Gunawardana NC: Curr Opin Allergy Clin Immunol 2017; 17: 332-7 <strong>15</strong> Mu&ntilde;oz-Cano R et al.: Front Immunol 2017; 8: 1193 <strong>16</strong> Foong RX et al.: Curr Opin Allergy Clin Immunol 2019; 19: 224-8 <strong>17</strong> Le TA et al.: Intern Med J 2016; 46: 710-6 <strong>18</strong> Bircher AJ et al.: Schweiz Med Forum 2013; 13: 19-21 <strong>19</strong> Valent P.: Clin Exp Allergy 2014; 44: 914-20 <strong>20</strong> Borer-Reinhold M et al.: Clin Exp Allergy 2011; 41: 1777-83 <strong>21</strong> J&ouml;rg L et al.: Z Allg Med 2013; 89: 516-21 <strong>22</strong> Lieberman P et al.: Ann Allergy Asthma Immunol 2015; 115: 341-84 <strong>23</strong> Sturm GJ et al.: Allergy 2018; 73: 744-64</p> </div> </p>
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