
Diagnostic différentiel d’une variation de poids inexpliquée
Auteure:
Dre méd. Susanne Maurer
FMH Innere Medizin/Sport- und Ernährungsmedizin DGSM/DGEM
FA Delegierte Psychotherapie FMPP
Geschäftsführerin
Adimed – Zentrum für Adipositas- und Stoffwechselmedizin, Winterthur
Zermed – Zentrum für Ernährungsmedizin
Winterthur
E-mail: s.maurer@adimed.ch
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Tout le monde sait qu’une perte de poids peut être le symptôme d’une maladie grave et sévère. Mais la prise de poids peut également être une source de souffrance importante, qui peut être soulagée par l’identification précoce de la cause.
Keypoints
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Une perte de poids >5% en 6 mois doit faire l’objet d’un examen, une perte pondérale >10% doit être examinée en urgence.
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Une perte de poids accompagnée d’anémie, d’élévation de la VS (et d’autres symptômes B) doit évoquer une néoplasie.
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Chez les patients présentant des comorbidités multiples, une perte de poids involontaire peut être attribuable à plusieurs causes.
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Une perte pondérale peut parfois être le premier signe d’un trouble plus grave.
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Chez les patients obèses, il faut toujours se demander si la perte de poids résulte d’une intervention.
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Un gain pondéral >5% en peu de temps et toute prise de poids >10% en 6 mois doivent faire l’objet d’un examen.
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Il convient de veiller à ne pas catégoriser à la va-vite comme «vorace sans volonté» ou de «couch potato sédentaire».
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Un gain pondéral non souhaité doit être exploré (et traité) aussi rapidement qu’une perte de poids.
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Une prise de poids chronique sur plusieurs années est souvent l’expression d’un trouble alimentaire.
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L’obésité est une maladie multifactorielle complexe.
Le contrôle régulier du poids corporel devrait être effectué de façon systématique par les médecins de famille. Il est recommandé de peser le patient lors de chaque consultation et de représenter visuellement la courbe de poids du patient dans le système logiciel du cabinet. En outre, la taille des enfants, des adolescents et des adultes de plus de 55 ans devrait également être mesurée une fois par an.
Dans notre société de consommation moderne, 50% de la population adulte est en surpoids (IMC ≥25–29,9kg/m2) et 15% est obèse (IMC ≥30kg/m2).1 Et pourtant, notre poids est régulé de manière aussi stricte que la tension artérielle. En effet, si tel n’était pas le cas, nous prendrions 15kg par an en ne consommant que deux morceaux de sucre de plus par jour en calories que ce dont nous avons besoin.
Le poids est soumis à une évolution physiologique liée à l’âge. Les adultes ont leur poids adulte le plus faible entre 18 et 20 ans (p.ex. 60kg pour une taille de 160cm). Entre 25 et 40 ans, plusieurs événements sociaux importants se produisent, par exemple l’entrée dans la vie active et, éventuellement, la fondation d’une famille. Dans les deux sexes, le degré de mouvement évolue. Chez les femmes, il existe en outre d’autres facteurs qui influent sur la régulation du poids avec la survenue de grossesses. C’est pourquoi il y a une faible augmentation de poids pendant cette période, en moyenne de 2 à 5% (ce qui, dans l’exemple ci-dessus, donnerait un poids de 63kg). À partir de 45ans, le métabolisme énergétique peut diminuer en raison de la perte musculaire. Une activité physique mixte (force/endurance) régulière de 2 à 3h par semaine retarde cette diminution. Chez les personnes qui font du sport, même avec une bonne musculature, le métabolisme de base commence à diminuer après l’âge de 60 ans. Cela provoque alors souvent une nouvelle prise de poids de 5 à 10%. À l’âge de 70 à 80 ans, la personne illustrée ici pèsera finalement entre 66 et 70kg. Les processus de vieillissement entraînent un ralentissement de l’activité intestinale, la régulation de la faim et de l’appétit se modifie également, de sorte que les personnes de plus de 80 ans perdent à nouveau beaucoup du poids. Dans notre exemple de cas, la personne pèse alors à nouveau environ 60kg.
Une perte de poids involontaire ≥5% du poids corporel en cas de poids normal ou ≥2% en cas de poids insuffisant sur une période de six mois doit faire l’objet d’une évaluation. De même, un gain pondéral ≥5% du poids corporel en très peu de temps et ≥10% en six mois doit attirer l’attention, indépendamment de la situation pondérale actuelle de la personne concernée.
Causes et diagnostic de la perte de poids
Une documentation précise du poids, une bonne anamnèse, l’examen physique et le diagnostic de laboratoire permettent généralement de déterminer la cause de la perte de poids. Le Tableau 1 montre les principaux symptômes qui peuvent orienter le diagnostic différentiel. Les «9 D» de Robbins («disease, demence, depression, dentition, dysphagie, dysgeusie, diarrhea, dysfonction, drogues») peuvent également être utiles dans la recherche des causes (Tab. 2).
Tab. 2 : Les «9 D» de Robbins peuvent être utiles dans la recherche de la cause d’une perte de poids (adapté d’après Robbins, 1989)2
Le diagnostic peut être posé de la manière suivante:3
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Anamnèse:interroger sur les symptômes associés, les symptômes gastro-intestinaux, les symptômes B, les limitations fonctionnelles, les modifications du goût et de l’odorat, les nouvelles maladies, les nouveaux médicaments, les changements de style de vie, les facteurs socio-économiques, la situation de vie, les symptômes psychologiques; éventuellement, anamnèse auprès de tiers
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Examen: prise de la température, mesure régulière du poids, examen de la cavité buccale, examen de la thyroïde, examen des modifications de la peau, mesure de la tension artérielle, recherche de transpiration accrue, examen de la pilosité, examen de la prostate, auscultation/palpation des organes
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Laboratoire:réaliser les mêmes épreuves de laboratoire de base que pour le gain pondéral: formule sanguine avec différentiel, CRP, vitesse de sédimentation (VS), glycémie à jeun/HbA1c, sodium, potassium, calcium, paramètres rénaux, paramètres hépatiques et de cholestase, paramètres pancréatiques, lactate déshydrogénase, phosphatase alcaline, paramètres thyroïdiens (TSH, fT4, fT3), ferritine, bilan/sédiment urinaire
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En outre, le cas échéant: examens infectieux et immunologiques, analyses des selles, etc.
La perte de poids peut être le premier signe de graves perturbations en cours de développement, qui peuvent évoluer vers une situation grave nécessitant des soins intensifs, comme une maladie d’Addison, une exsiccose, un déséquilibre électrolytique grave ou une acidocétose. Une intervention urgente avec hospitalisation rapide peut également être nécessaire en cas d’anorexie, de phéochromocytome, de BPCO exacerbée ou de diarrhée sanglante dans le cadre d’une maladie inflammatoire de l’intestin.
Comparativement à un poids normal, l’obésité est associée à un risque nettement accru de maladie tumorale, qui sont particulièrement fréquentes, comme le cancer du côlon, du sein, de l’utérus et de la prostate. Indépendamment de l’IMC, en présence de perte pondérale, il faut toujours se demander si celle-ci est le résultat d’une intervention.
La Figure 1 résume les causes les plus fréquentes de perte de poids.
Causes et diagnostic du gain pondéral
Il en va de même pour le gain pondéral: une documentation précise du poids, une bonne anamnèse, l’examen physique et le diagnostic de laboratoire permettent généralement d’établir le bon diagnostic. Les principaux symptômes qui peuvent orienter le diagnostic différentiel sont résumés au Tableau 3.
Le diagnostic peut être posé de la manière suivante:
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Anamnèse: questions sur les symptômes associés, les événements de la vie, les problèmes psychologiques, les nouveaux médicaments, les changements au mode de vie (y compris le sommeil/le stress), la situation professionnelle, la situation socio-économique, les contraintes au sein de la famille/avec le partenaire
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Examen:5,6mesure régulière du poids, évaluation du type et de la nature des dépôts de graisse (lipohypertrophie/lipœdème, lipodystrophie partielle), évaluation de la répartition des graisses, taille du foie, obésité à prédominance abdominale, faciès lunaire, cou de taureau, stries, taches café au lait (par ex. dans le cou), statut musculaire
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Laboratoire: les mêmes épreuves de laboratoire que pour la perte pondéral sont recommandées: formule sanguine avec différentiel, CRP, VS, glycémie à jeun/HbA1c, sodium, potassium, calcium, paramètres rénaux, paramètres hépatiques et de cholestase, paramètres pancréatiques, lactate déshydrogénase, phosphatase alcaline, paramètres thyroïdiens (TSH, fT4, fT3), ferritine, bilan/sédiment urinaire
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En outre, le cas échéant:test d’hyperglycémie provoquée par voie orale, bilan lipidique/cholestérol total, HDL-C, LDL-C, triglycérides, analyses hormonales: cortisol, testostérone, hormone folliculo-stimulante, hormone lutéinisante
L’augmentation de l’apport énergétique alimentaire associée à un manque d’activité physique est la cause la plus fréquente de prise de poids. Cependant, le poids ou l’IMC n’est qu’un paramètre de dépistage d’une maladie multifactorielle et complexe qu’est l’obésité.
Outre l’augmentation de l’apport énergétique alimentaire et le manque d’activité physique, d’autres séries de causes jouent un rôle dans le développement de l’obésité (Fig. 2).
L’obésité, en tant que maladie, se caractérise non seulement par une prise de poids selon le système de stadification de l’obésité EOSS (Edmonton Obesity Staging System), mais aussi par des comorbidités métaboliques (diabète de type 2, syndrome des ovaires polykystiques, dyslipidémie, hyperuricémie, etc.), mécaniques (hypertension, arthrose, syndrome d’apnée obstructive du sommeil, etc.), mentales (dépression, troubles alimentaires, etc.) et monétaires (discrimination sociale, etc.).8,9
Au cours de la dernière décennie, la compréhension des aspects génétiques10, biologiques11 et psychologiques de cette maladie s’est améliorée. Les facteurs de santé comme le stress et le sommeil revêtent une importance nettement plus grande en raison de l’évolution rapide de notre société. On observe des troubles de l’alimentation chez environ 40% des personnes ayant un IMC >40kg/m2.12 La caractéristique d’une «hyperphagie boulimique» non traitée est la prise de poids permanente, généralement d’environ 10kg/an, souvent pendant des années. Si les patients souffrant d’un tel trouble bénéficient ensuite d’un traitement conservateur de l’obésité, la prise de poids s’arrête généralement, mais il n’est pas rare qu’un traitement chirurgical de l’obésité soit nécessaire pour obtenir une perte de poids dans le cadre d’un problème aussi grave.13
Il faut espérer que les aspects économiques, sociologiques et écologiques de l’obésité, comme les microplastiques ou les pesticides en tant que perturbateurs endocriniens, susciteront également un intérêt public critique, voire une discussion philosophique sur le système de valeurs de notre société, car l’obésité n’est pas seulement un problème médical!14,15
Les causes les plus fréquentes de la prise de poids sont présentées à la Figure 3.
Fig. 4: Le contrôle régulier du poids corporel devrait être effectué de façon systématique par les médecins de famille. Une prise de poids ≥10% en six mois doit être examinée, tout comme une perte de poids non intentionnelle ≥5% en six mois
Littérature:
1 Office fédéral de la statistique; 17.10.2019 2 Robbins LJ: Evaluation of weight loss in the elderly. Geriatrics 1989; 44: 31-7 3 Lankisch PG: Der ungewollte Gewichtsverlust: Diagnostik und Prognose. Dtsch Arztebl 2002; 99: A-1086/B-905/C-847 4 Suter PM: 24.1 Gewichtszu- und -abnahme. In: Battegay E (Hrsg.): Differenzialdiagnose Innerer Krankheiten. 21. Aufl. Stuttgart, New York: Georg Thieme Verlag, 2017 5 Bringezu G, Schreiner O (Hrsg.): Lehrbuch der Entstauungstherapie. Berlin: Springer, 2020 6 Brown RJ et al.: The diagnosis and management of lipodystrophy syndromes: a multi-society practice guideline. J Clin Endocrinol Metab 2016; 101: 4500-11 7 Safaei M et al.: A systematic literature review on obesity: Understanding the causes & consequences of obesity and reviewing various machine learning approaches used to predict obesity. Comput Biol Med 2021; 136: 104754 8 Sharma AM, Kushner RF: A proposed clinical staging system for obesity. Int J Obes 2009; 33: 289-95 9 Wilson PW et al.: Clustering of metabolic factors and coronary heart disease. Arch Intern Med 1999; 159: 1104-9 10 Stunkard AJ et al.: Weights of parents and infants: is there a relationship? Int J Obes Relat Metab Disord 1999; 23: 159-62 11 van Strien T: Causes of emotional eating and matched treatment of obesity. Curr Diab Rep 2018; 18: 35 12 Van Strien T et al.: Cortisol reactivity and distress-induced emotional eating. Psychoneuroendocrinology 2013; 38: 677-84 13 Tryon MS et al.: Having your cake and eating it too: a habit of comfort food may link chronic social stress exposure and acute stress-induced cortisol hyporesponsiveness. Physiol Behav 2013; 114-115: 32-7 14 Haas K et al.: Effectiveness and feasibility of a remote lifestyle intervention by dietitians for overweight and obese adults: pilot study. JMIR Mhealth Uhealth 2019; 7: e12289 15 Lee DH et al.: A strong dose-response relation between serum concentrations of persistent organic pollutants and diabetes: results from the National Health and Examination Survey 1999-2002. Diabetes Care 2006; 29: 1638-44
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