Les pharmacothérapies modernes dans la prise en charge de l’obésité
Compte-rendu:
Regina Scharf, MPH
Rédactrice
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Le Prof. Carel le Roux, éminent intervenant au congrès annuel de la SSED, ne porte pas seulement le même nom que César Roux. Son intérêt pour le traitement de l’obésité est sans doute également un autre point commun avec le chirurgien suisse et fondateur du bypass gastrique Roux-en-Y. Comme le montre le résumé de sa présentation, ce domaine connaîtra quelques changements à l’avenir.
L’obésité est une maladie chronique évolutive complexe qui touche à elle seule environ 650 millions d’adultes à l’échelle mondiale. Le traitement de l’obésité et de ses comorbidités, telles que le diabète de type 2 ou les facteurs de risque cardiovasculaires entre autres, est devenu un énorme défi. Les possibilités de traitement existantes à ce jour sont la thérapie nutritionnelle, la pharmacothérapie et la chirurgie bariatrique; cette dernière notamment s’est révélée être une réussite. «Non pas parce que les patients mangent moins après l’intervention, mais parce qu’ils ont moins faim», tel est l’enseignement à tirer de la présentation virtuelle, lors du congrès de la SSED qui s’est tenu à Berne, du Prof. Carel le Roux, de l’Université de Dublin en Irlande. La raison: l’augmentation orchestrée des peptides gastro-intestinaux, dont le «glucagon-like peptide 1», GLP-1. Ces peptides sont un élément important de l’«axe intestin-cerveau» et augmentent la satiété non seulement au niveau périphérique, mais aussi au niveau central. Les conséquences en sont la diminution de la sensation de faim et, par conséquent, une réduction de la prise de nourriture et une perte de poids.
L’effet des analogues du GLP-1 va au-delà de la réduction de poids
Les analogues du GLP-1, utilisés jusqu’à présent surtout pour leur effet hypoglycémiant, agissent de manière comparable.1 Le liraglutide et le sémaglutide, deux analogues du GLP-1, présentent une homologie de respectivement 97% et 94% avec le GLP-1 physiologique. Deux avantages en résultent: «Dans le cas de l’obésité, nous utilisons une voie naturelle pour modifier l’évolution de la maladie», a déclaré C.leRoux. De plus, les principes actifs auraient un bon profil de sécurité en raison de leur forte similitude avec le GLP-1 naturel.
Des études montrent que les nouveaux traitements pharmacologiques de l’obésité permettent d’obtenir des réductions de poids observées jusqu’à présent uniquement avec la chirurgie bariatrique. L’intervenant a présenté dans un premier temps quatre études contrôlées randomisées du programme STEP à ce sujet. L’effet de l’analogue du GLP-1 sémaglutide associé à des mesures agissant sur le mode de vie y était étudié chez plus de 4600 patients souffrant de surpoids (IMC ≥27kg/m2) ou d’obésité (IMC ≥30kg/m2) présentant ou non des comorbidités. Comme l’ont montré les résultats de l’étude STEP-1, le pourcentage de perte de poids chez les patients traités par 2,4mg de sémaglutide administrés par voie s.c. une fois par semaine était en moyenne de 14,9% après une durée de traitement de 68 semaines, contre 2,4% sous placebo. Chez environ 30% des participants à l’étude, la perte de poids était ≥20%, et environ 50% des participants à l’étude avaient perdu ≥15% de leur poids.2 Dans le cadre de l’étude Step-2, l’effet sur le poids corporel de deux doses différentes de sémaglutide (1mg et 2,4mg administrés par voie s.c. une fois par semaine) a été comparé à celui obtenu avec le placebo chez des patients qui souffraient également de diabète de type 2 (DT2). Il s’est avéré que la glycémie et l’HbA1c étaient nettement réduites aux deux posologies. «Une dose faible est suffisante pour obtenir un contrôle glycémique», a déclaré le spécialiste. La dose plus élevée a permis d’obtenir un contrôle glycémique comparable, mais une réduction de poids significativement plus importante. Les résultats ont démontré que les patients atteints de DT2 perdent généralement moins de poids que les patients non diabétiques (10% contre 15% en moyenne).3,2 De surcroît, le traitement par le sémaglutide a induit une diminution de la pression artérielle systolique et une réduction des marqueurs inflammatoires tels que la protéine C-réactive. «Ceci montre que nous pouvons exercer une influence positive, grâce au traitement, aussi bien sur les complications de l’obésité que sur celles du syndrome métabolique», selon C. le Roux. Comme dans le cadre de l’étude Step-1, les patients de l’étude Step-2 ont obtenu une nette amélioration de leur qualité de vie suite à la perte de poids. Les résultats de l’étude Step-3 ont montré que la réduction de poids sous sémaglutide ne pouvait être que légèrement améliorée par une thérapie comportementale intensive.4 L’étude Step-4 présentée ensuite n’incluait que des patients qui avaient bien toléré la titration de sémaglutide à une posologie de 2,4mg une fois par semaine pendant la phase de «run-in».5 Ces patients ont été randomisés pour recevoir soit un traitement par le sémaglutide (2,4mg administrés par voie s.c. une fois par semaine) soit un placebo. Il s’est avéré que le pourcentage de perte de poids était maximal chez les patients traités en continu par le sémaglutide pendant 68 semaines (–17% contre –5% sous placebo). En revanche, l’interruption du traitement et le passage au placebo ont entraîné une prise de poids. «Ceci montre que l’obésité est une maladie chronique complexe qui nécessite un traitement à long terme», a déclaré le spécialiste.
Un nouveau principe actif prometteur dans le traitement de l’obésité est le cagrilintide, un analogue de l’amyline, à longue durée d’action. L’amyline est un peptide qui, avec l’insuline, est sécrété par les cellules bêta du pancréas après la prise de nourriture. Comme l’ont montré les résultats d’une étude de phase II de détermination de la dose menée pendant 26 semaines chez des patients souffrant de surpoids ou d’obésité, la dose de 4,5mg de cagrilintide administrée par voie s.c. une fois par semaine a entraîné une perte de poids de ≥10% par rapport au placebo.6 Une étude de phase I évaluant la sécurité et la tolérance d’une pharmacothérapie associant le cagrilintide (4,5mg administrés par voie s.c. une fois par semaine) et le sémaglutide (2,4mg administrés par voie s.c. une fois par semaine) au sein d’une petite population de patients présentant un IMC de 27 à 40kg/m2 a montré qu’après 20 semaines de traitement, les participants à l’étude avaient perdu ≥17% de leur poids corporel, et ce sans intervention supplémentaire, telle que des modifications du mode de vie.7
Traitement de l’obésité par paliers
«L’obésité est une maladie chronique et elle doit être traitée comme telle», tel a été l’appel lancé par l’expert. En premier lieu, le traitement par paliers comprend des modifications du mode de vie, puis une thérapie nutritionnelle professionnelle. Si l’effet de ces mesures est insuffisant, il convient d’escalader le traitement et d’instaurer, en complément, une pharmacothérapie.
«À l’avenir, nous disposerons de médicaments très efficaces pour traiter l’obésité qui permettront d’obtenir une perte de poids pratiquement identique à celle obtenue par une intervention bariatrique», a déclaré C. le Roux. Dans les deux cas, il y aura des «répondeurs» et des «non-répondeurs». Les non-répondeurs doivent être identifiés et faire l’objet d’un traitement chirurgical. En cas de réduction de poids insuffisante après une intervention bariatrique, l’association à une thérapie nutritionnelle ou à une pharmacothérapie est indiquée.
Concurrence ou coexistence? Traitement de l’obésité par les analogues du GLP-1 versus possibilités de traitement bariatrique
Commentaire du Prof. Dr méd. Bernd Schultes, St.-Gall
Jusqu’à présent, les plus grands succès dans le traitement de l’obésité ont été obtenus grâce à des interventions bariatriques. Comme le montre la présentation de Carel le Roux, les pharmacothérapies modernes entraînent des pertes de poids tout aussi importantes. Les commentaires suivants montrent à quoi pourrait ressembler le traitement de l’obésité à l’avenir du point de vue des endocrinologues et des chirurgiens viscéraux.
Depuis le 1.4.2020, les coûts du traitement de l’obésité avec la préparation Saxenda® sont pris en charge par les caisses-maladie en tenant compte des limitations mentionnées dans la liste des spécialités de l’OFSP. Il s’agit de l’analogue du GLP-1 liraglutide, qui est déjà utilisé sous le nom commercial Victoza® dans le traitement du DT2 depuis environ 13 ans, à une dose allant jusqu’à 1,8mg/j. Pour le traitement de l’obésité, on utilise généralement des doses plus élevées, allant jusqu’à 3mg. Dans le cadre d’une étude clinique, un traitement par le liraglutide à haute dose a entraîné une réduction moyenne de poids d’environ 8,4%; après déduction de la perte de poids obtenue dans le groupe placebo traité en parallèle, l’effet net était de 5,6%.8 Dans un avenir proche, des médicaments encore plus efficaces seront très probablement disponibles pour induire une réduction de poids. Il convient notamment de mentionner le sémaglutide, un analogue du GLP-1, qui est déjà utilisé depuis quelques années dans le traitement du DT2 à la dose de 1mg une fois par semaine. Le médicament a induit, dans le cadre d’une étude clinique, à la dose nettement plus élevée de 2,4mg une fois par semaine une réduction moyenne de poids de 14,6% (réduction nette de 12,4% par rapport au placebo) chez des personnes souffrant de surpoids ou d’obésité.2 La perspective prometteuse d’options thérapeutiques pharmacologiques très efficaces et sûres incite déjà certains à remettre en question le maintien de la chirurgie bariatrique comme traitement plus invasif de l’obésité. Une comparaison objective des données d’efficacité montre toutefois que les procédures bariatriques, telles que la gastrectomie longitudinale et le bypass gastrique, qui induisent une réduction moyenne du poids d’environ 25 et 29% (même après 5 ans), sont toutefois nettement plus efficaces.9 De mon point de vue, la question qui se pose actuellement n’est donc pas «pharmacothérapie ou chirurgie bariatrique?», mais plutôt «quelle mesure, quand, chez quels patients?». Pour répondre à cette question, il faut également tenir compte de l’aspect de la chronicité et donc du risque de récidive de la maladie qu’est l’obésité. Une simple affectation à un traitement donné, par exemple sur la base des catégories d’IMC, ne suffit pas. Il convient de prendre en considération non seulement l’efficacité des différentes modalités de traitement, mais aussi et surtout les souhaits et les préoccupations des patients.
Un argument, cependant, qui plaide en premier lieu en faveur d’une pharmacothérapie dans la plupart des cas est le fait que le succès thérapeutique et les éventuels effets secondaires du traitement médicamenteux peuvent être très facilement évalués après une période assez courte de 16 semaines.10 Ainsi, en cas d’efficacité insuffisante, le traitement médicamenteux peut être arrêté sans problème et une intervention bariatrique, à considérer comme une escalade thérapeutique, peut alors être pratiquée. D’autre part, une bonne réponse au traitement médicamenteux peut rendre obsolète la question de la chirurgie bariatrique. Il est important de souligner ici qu’il ne faut en aucun cas se livrer à une concurrence entre les différentes modalités thérapeutiques. Ainsi, une tentative préalable de traitement médicamenteux ne doit pas être exigée comme condition préalable à la réalisation d’une intervention bariatrique. D’un point de vue médical, l’objectif doit être clairement d’être en mesure de proposer aux patients atteints d’obésité un traitement individualisé optimal de leur maladie.
Commentaire de Dr méd. Marko Kraljević, Prof. Dr méd. Raph Peterli et Dr méd. Romano Schneider, Bâle
Ces dernières années, la chirurgie bariatrique et métabolique s’est avérée être le traitement le plus efficace et le plus durable en cas d’obésité pathologique. Outre la réduction de poids, elle a pour objectif d’exercer une influence favorable sur les maladies secondaires, de réduire la mortalité associée et de contribuer à une meilleure qualité de vie. La perte de poids et l’amélioration des maladies secondaires associées à l’obésité sont générées par l’altération chirurgicale de l’anatomie gastro-intestinale. Outre la restriction alimentaire et la malabsorption, le bypass gastrique Roux-en-Y et la gastrectomie longitudinale induisent également une modification des peptides gastro-intestinaux. Le GLP-1 fait partie des principaux représentants de ces hormones: il inhibe l’appétit et réduit ainsi la prise de nourriture tout en stimulant la sécrétion d’insuline. Ceci signifie que le GLP-1 peut potentiellement avoir les mêmes effets thérapeutiques qu’une intervention bariatrique. Par conséquent, les analogues du GLP-1, tels qu’ils sont utilisés dans le traitement du DT2, induisent également une perte de poids significative. Les résultats observés avec le traitement médicamenteux sont toutefois nettement moins bons que ceux obtenus avec le traitement chirurgical.
Dans une revue systématique, nous avons étudié les effets de l’administration complémentaire d’analogues du GLP-1 en phase postopératoire après une intervention bariatrique.8 Nous avons ainsi pu mettre en évidence que les analogues du GLP-1 peuvent avoir un effet positif sur la perte de poids supplémentaire et la rémission du diabète de type 2. La prise d’analogues du GLP-1 ne peut pas remplacer la chirurgie, mais doit être envisagée comme traitement adjuvant chez les patients qui ne répondent pas suffisamment à la chirurgie bariatrique.
La revue montre clairement que dans le cas d’une maladie chronique et complexe sur le plan pathophysiologique, telle que l’obésité morbide, un traitement médicamenteux ou chirurgical seul n’est souvent pas suffisant. Bien plus, une interaction interdisciplinaire et l’association de différentes options thérapeutiques, en fonction des besoins individuels des patients et des objectifs thérapeutiques sont nécessaires. À savoir, une collaboration entre chirurgiens, endocrinologues, nutritionnistes et psychiatres, à l’instar de la prise en charge d’un cancer, où la stratégie est définie dans le cadre d’une réunion interdisciplinaire et où l’on a recours à différents traitements selon diverses séquences. En d’autres termes, un protocole thérapeutique doit être défini et mis en œuvre par une équipe spécialisée et interdisciplinaire avant tout traitement de l’obésité.
Source:
Congrès annuel de la Société suisse d’endocrinologie et de diabétologie (SSED) et journée de formation continue de la Swiss Society for the Study of Morbid Obesity and Metabolic Disorders (SMOB), 11 et 12 novembre 2021, Berne
Littérature:
1 Papamargaritis D, le Roux CW: Do gut hormones contribute to weight loss and glycaemic outcomes after bariatric surgery? Nutrients 2021; 13: 762 2 Wilding JPH et al.: Once-weekly semaglutide in adults with overweight or obesity. N Engl J Med 2021; 384: 989 3 Davies M et al.: Semaglutide 2·4mg once a week in adults with overweight or obesity, and type 2 diabetes (STEP 2): a randomised, double-blind, double-dummy, placebo-controlled, phase 3 trial. Lancet 2021; 397: 971-84 4 Wadden TA et al.: Effect of subcutaneous semaglutide vs placebo as an adjunct to intensive behavioral therapy on body weight in adults with overweight or obesity: the STEP 3 randomized clinical trial. JAMA 2021; 325: 1403-13 5 Rubino D et al.: Effect of continued weekly subcutaneous semaglutide vs placebo on weight loss maintenance in adults with overweight or obesity: the STEP 4 randomized clinical trial. JAMA 2021; 325: 1414-25 6 Lau DCW et al.: Once-weekly cagrilintide for weight management in people with overweight and obesity: a multicentre, randomised, double-blind, placebo-controlled and active-controlled, dose-finding phase 2 trial. Lancet 2021; 398: 2160-72 7 Enebo LB et al.: Safety, tolerability, pharmacokinetics, and pharmacodynamics of concomitant administration of multiple doses of cagrilintide with semaglutide 2·4mg for weight management: a randomised, controlled, phase 1b trial. Lancet 2021; 397: 1736-48 8 Pi-Sunyer X et al.: A randomized, controlled trial of 3.0 mg of liraglutide in weight management. N Engl J Med 2015; 373: 11-22 9 Peterli R et al.: Effect of laparoscopic sleeve gastrectomy vs laparoscopic roux-en-y gastric bypass on weight loss in patients with morbid obesity: The SM-BOSS randomized clinical trial. JAMA. 2018; 319: 255-65 10 Fujioka K et al.: Early weight loss with liraglutide 3.0 mg predicts 1-year weight loss and is associated with improvements in clinical markers. Obesity 2016; 24: 2278-88 11 Schneider R, Kraljević M, Peterli R et al.: GLP-1 analogues as a complementary therapy in patients after metabolic surgery: a systematic review and qualitative synthesis. Obes Surg 2020; 30: 3561-9
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